Friday, April 25, 2008

Citation du 27 avril 2008

C’est par le travail que les hommes se font aimer des Dieux immortels et des hommes mortels : inactifs, ils attirent la haine.
Hésiode - Les travaux et les jours (vers 309-310)
C’est vrai, La citation du jour revient très souvent - trop souvent ? - sur la question du travail…
Mais remarquez que le veilleur qui attend de voir se lever à l’horizon les valeurs nouvelles du 21ème siècle, ne voit monter que l’éloge du travail, scintillant de mille feux : il se frotte les yeux et croit avoir la berlue.
Car enfin ! Dans notre époque qui rejette l’idéologie au point que la politique semble être devenue définitivement synonyme de gestion ; alors que la réduction du temps de travail paraît depuis Marx constituer l’indice du progrès social (1) ; voilà qu’on nous dit qu’il faut réhabiliter le travail…
Essayons un peu, pour voir où ça nous mène :
1 - L’idéologie doit être réintroduite dans le champ de la politique : il y a une morale, oui. Et cette morale préconise le travail comme valeur ; j’attends encore un peu pour définir le souverain bien, parce qu’il reste dans les limbes. Si vous l’avez rencontré signalez-le moi.
2 - La valorisation du travail ne doit plus être strictement l’apanage du christianisme (cf. St-Paul, Post du 8 mai 2007). Qu’on ne nous dise plus que l’héritage judéo-chrétien est seul responsable de cette perversion morale qu’est l’amour du travail, que les Grecs l’ont, du haut de leur sagesse, condamné comme indigne de l’homme libre (Aristote - cf. post du 29 mars 2007).
Car Hésiode, lui qui a l’autorité de l’antériorité (VIIIème siècle av. J.C.), a loué le travail dans les termes que vous constatez dans cette citation. Et qu’on ne vienne pas me dire que Hésiode n’est qu’un ignorant et un cul-terreux qui compte ses bottes de pailles et surveille que sa femme ne lui pique pas ses sous. Parce que les Dieux, Hésiode, il les connaît un peu. C’est lui qui les a inventés.
- Alors certes, les immortels ne travaillent pas. Mais les hommes doivent prendre acte du fait que leur nature est différente de celle des Dieux : dans la condition humaine, le travail est le fondement de leur dignité. Au fond, ce qu’on apprend en lisant Hésiode, c’est à ne pas se poser des questions inutiles, du genre « Vais-je faire mon salut en travaillant ? » Car si les Dieux aiment les travailleurs et haïssent les inactifs, c’est plutôt parce qu’ils détestent toutes les malhonnêtetés qu’il faut accomplir pour vivre sans travailler.
Vous tous qui vivez des aides publiques, vous voilà prévenus ; la seule vie honnête est une vie de travailleur.
Et vous qui vivez de vos fonds de pensions : idem.
(1) Voir post du 15 octobre 2007, note 1

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