Celui qui baise la rose épouse l'épine.
Jean Dypréau - Chemin des proverbes
Ce proverbe n’est pas dirigé contre les roses; il est dirigé contre le mariage.
Que représentent les roses ? Ce sont bien sûr les femmes (1) dont la séduction donne envie de les épouser.
Quel est le bon usage de ces femmes-roses ?
- D’abord, on peut tout de même les épouser, considérant que se frotter à leurs épines est un mal pour un bien. Qu’importe de souffrir, si c’est le prix à payer pour le bonheur de vivre avec la femme de nos rêves ?
- On peut les séduire et les abandonner lorsqu’elles nous ont donné tout ce qu’elles avaient à donner. Dans ce cas, « baiser la rose » prend un sens carrément trivial (2).
- Enfin, comme le Roman de la Rose nous y invite, on peut se contenter de les admirer, de rester à leurs pieds indéfiniment, sachant qu’on ne pourra jamais se hisser au-dessus de leur cheville.
Mais surtout, ce « proverbe » nous donne à penser que l’amour alors même qu’il n’éclôt que dans la perspective de l’éternité, ne s’inscrit pourtant pas dans la durée.
Autant dire que l’éternité est ici un fantasme, une sorte d’intuition strictement imaginaire, alors que la durée relève de la réalité, de la vie concrète. On se moque gentiment des amants qui n’ont d’existence qu’à deux, qui n’ont de pensée qu’à deux, qui ignorent le monde qui les entoure. C’est qu’ils vivent dans un temps différent, dans un système où les désirs sont des réalités.
Où les femmes sont des roses sans épines.
(1) Ou les hommes ? Bon si vous insistez… mais vu que les garçons naissent non pas dans les roses mais dans les choux, ça risque de ne pas être très poétique-
(2) Trivial mais pas pornographique, tout de même !
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