La jeunesse heureuse est une invention de vieillards.
Paul Guimard - Le mauvais temps
- Tiens Pierrot ! te voici ? Ça fait longtemps que je ne t’avais pas vu. Comment ça va, fiston ?
- Bonjour grand-père. Je t’apporte des chocolats, je sais que tu aimes ça avec ton café du midi.
- C’est gentil ça, parce que tu sais les nougats de l’autre fois, ils étaient bons, mais mon dentier il a pas du tout aimé… Qu’est-ce que tu deviens ? Et ton boulot ?
- Mon boulot ? Mais rien du tout grand-père ! j’ai eu juste un stage avec une indemnité que si je me paie avec le train pour y aller et la cantine de midi c’est déjà bien.
- Mais je croyais que tu travaillais chez Carrefour.
- Tu confonds grand-père, Carrefour c’était l’été dernier ; j’étais magasinier intérimaire, un job d’été.
- Bon d’accord. Et les vacances, où vas-tu aller ?
- Les vacances ??? Mais j’ai pas d’argent pour partir en vacances, moi. Peut-être j’irai en camping avec un copain s’il arrive à emprunter la voiture de son père. Mais toi, au fait tu es parti il y a pas longtemps en Egypte, croisière sur le Nil et tout ça ? C’était bien ?
- M’en parle pas… Avec la chaleur j’ai bien cru mourir. En plus on nous a servi sur le bateau un tas de plats exotiques trop épicés… je te raconte pas les dégâts.
- Te plains pas grand-père, toi tu as une bonne retraite, tu as de quoi voyager, quand tu veux t’acheter un livre ou un disque tu le fais sans penser au prix ; et t’es pas obligé de te nourrir de steaks hachés surgelés.
Tu sais c’est dur pour nous les jeunes, on n’a pas de thunes pas de travail pas de voiture pas d’appart…
- Oui mais vous les jeunes, tout ce que vous désirez peut s’acheter. Voilà.
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