Sunday, May 28, 2006

Citation du 29 mai 2006

« Et leur règle n’était que cette clause :

Fais ce que voudras »

Rabelais - Gargantua - Chapitre 57

On a reconnu la devise qui régit la vie des religieux et des religieuses de l’Abbaye de Thélème, utopie libératrice que Rabelais avait imaginée en ces temps de guerre de religion, pour célébrer la liberté et le plaisir de vivre.

N’avoir pour règle que celle de son bon plaisir : nous consentirions tous à reconnaître là un idéal digne d’un monarque. Et pourtant en sommes-nous si sûr ?

L’enfant qui s’ennuie, le vacancier qui s’abrutit de soleil sur la plage, celui qui passe ses loisirs devant la télé où à faire des jeux dont ils ne voudrait pas s’il était payé pour cela… Sont-ils bien des exemples de liberté enviables ? Divertissement dirait Pascal, rien de tout cela n’existerait si nous consentions à penser à nous mêmes…

Il y a un élément de plus dans la description donnée par Rabelais : « Quant un bon moine -écrit-il - disait « Allons nous ébattre dans les champs », tous allaient s’ébattre dans les champs ». Autrement dit, qu’importe ce qu’on choisit de faire, le principal c’est de ne pas être seul à le faire. C’est la solitude qui est source d’angoisse et d’ennui. Par contre, dans la compagnie nous rencontrons non seulement nos semblables, mais encore nous trouvons la confirmation de nos choix et de nos actes. La liberté, c’est de ne pas avoir de règle ; certes. Mais c’est aussi de faire quelque chose de valable. Et pour cela, le plus sûr c’est de le faire à plusieurs.

Même si c’est une grosse bêtise.

1 comment:

Anonymous said...

Oserais-je répondre ainsi?
"Et puis y'a toi qui débarques
En ouvrant grand les rideaux
Et des flots de couleurs éclatent,
Et le beau semble bien plus beau
Et rien vraiment ne change
Mais tout est différent
Comme ces festins qu'on mange seul
Ou en les partageant..."
J.-J. Goldman, Bonne idée