Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, tout la face de la terre aurait changé.
Pascal - Pensées.
Cléopâtre, reine d’Egypte maîtresse de deux empereurs de Rome, César et Marc-Antoine, a joué un rôle éminent dans ce 1er siècle avant l’ère chrétienne. On prétend que sa beauté - quelle qu’en soient les caractéristiques - y aurait été pour quelque chose, tant il est vrai qu’on n’imagine pas une femme gouvernant royaume et empires sans la séduction. Intéressant, mais ce n’est pas le propos du jours.
Ici Pascal veut dire que l’histoire des hommes est irrationnelle, parce que des causes infimes y produisent des effet colossaux : le jeu sur les mots qui opère la mise en rapport du nez ornant le visage de Cléopâtre et de « la face de la terre » est bien là pour souligner cette disproportion. Pascal veut bien sûr nous faire admettre que si nous repoussons Dieu, Notre Berger, nous sommes perdus.
César et Marc-Antoine sont supposés assez fous pour avoir utilisé leur pouvoir au service de leur amour. Après tout ne faudrait-il pas relire l’histoire, toute l’histoire de cette façon ? Nos chefs d’Etat ne seraient-ils pas poussés par l’envie d’épater leur maîtresse ? Bill Clinton réputé pour son ardeur amoureuse ne serait donc pas le seul à utiliser le bureau présidentiel pour autre chose que des conférences politiques ? Tout cela est très banal.
Finalement, ce qui a été catastrophique pour César et Marc-Antoine, c’est que Cléopâtre n’était pas leur manucure mais la Reine de l’Egypte, et qu’elle les a manœuvrés pour tirer un parti politique de la passion qu’elle a suscité chez eux. Les maîtresses des Rois de France ont eu aussi souvent ce genre d’ambition. La seule solution serait que ces amours unissent deux êtres également puissants. Mais est-ce possible ?
Les tribulations du couple Hollando-Royaliste sont là pour nous en faire douter.
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