Il n'y aurait de capitaine s'il n'y avait de laboureur.
Calderon – L'alcade de Zalamea
Au commencement était le laboureur, non le soldat. On peut en déduire que le laboureur est nécessaire au soldat, alors que l’inverse n’est pas vrai…
Mais on peut aussi retrouver à partir de là la mythe du soldat-laboureur, celui qui de Cincinnatus à Chauvin nous fournit la synthèse des deux vertus qui construisent les Nations : l’art de nourrir et celui de tuer.
Car, n’en déplaise à Verlaine pour qui le soldat laboureur est un ancien grognard reconverti dans la culture et qui ennuie tout le monde avec le récit de ses exploits guerriers, le brave soldat Chauvin qui était un humble laboureur (il n’a d’ailleurs pas existé réellement, mais son nom est bel et bien à l’origine du chauvinisme), est le modèle du paysan qui est prêt à abandonner la charrue pour défendre la Patrie.
Qu’on se rappelle que c’est précisément lui, Chauvin, qui a donné le nom de chauvinisme. Ce n’est pas par hasard : le cultivateur incarne les vertus patriotiques, car c’est lui qui par son travail nourrit le peuple. Mais c’est aussi lui qui incarne l’idéal de l’armée populaire, celle qui se lève des sillons de la charrue pour chasser les hordes barbares (oui, celles qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils nos compagnes).
C’est en 1939 qu’on trouve cette illustration de l’Armée d’Alsace.
Le Maréchal n’est plus très loin…
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