Le Capital mourrait si, tous les matins, on ne graissait pas les rouages de ses machines avec de l'huile d'homme.
Jules Vallès – L'insurgé
Fritz Lang en 1927 a consacré tout un film – et quel film ! Metropolis – à ces hommes, ces ouvriers, crucifiés sur la machine, crucifiés par le Capital.
Aujourd’hui, 80 ans plus tard, on redécouvre qu’il faut faire tourner des machines pour que du profit existe, et peut-être que bientôt on va redécouvrir aussi qu’il faut aussi des ouvriers pour faire fonctionner les machines.
Serions-nous entrain de quitter la planète Cac-40, celle de Kerviel et celle de Madoff ? Allons-nous atterrir à Shanghai ou à Bombay, dans ces usines qui tournent 24 heures sur 24, saturées de produits chimiques, où Dante aurait bien pu situer son dernier cercle ?
Et pourtant : est-ce un rêve ou bien avons-nous réellement inventé le Capital virtuel, celui qui se reproduit miraculeusement de lui-même, sans faire appel au travail (in)humain ?
Que des spéculateurs en quelques clics de souris fassent monter la valeur du pétrole embarqué, quelque part au milieu de l’océan : au fond n’est-ce pas là un idéal ? Ce que nous avons à reprocher à cette économie virtuelle, c’est de ne pas marcher vraiment, et de laisser crever lamentablement ses bulles les unes après les autres. Sinon, demandez aux Islandais leur avis : plus besoin d’aller pécher la morue ou la baleine pour devenir riche. Où est le problème ?
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