Gaston Bachelard
Je n’ai pas la référence de cette citation, mais je suppose qu’elle vient d’un des ouvrages que Bachelard a consacrés à l’imaginaire et qu’elle doit donc être à peu près contemporaine de cette photo du ghetto de Varsovie.
Notre époque plus encore que toutes celles qui l’ont précédée sait que le potentiel émotionnel de l’image est énorme, et comment en serait-il autrement ? Toute fois, quand Bachelard dit que l'action de l'image peut être un mal autant qu’un bien, nous sursautons.
Ce pauvre enfant, menacé par l’arme du soldat allemand, qui lève les mains, comme s’il représentait un danger pour ces hommes casqués et armés, quelle horrible dérision…
Toutefois, sachons aussi reconnaître que l’image, en ne disant pas tout, peut dire quand même quelque chose, quelque chose d’autre que la stricte réalité.
Car voici maintenant la photo que le reporter a prise ce jour là :
certes, les éléments déjà en place ne changent pas. Ce qui change c’est le contexte. On est visiblement dans une phase d’évacuation du ghetto, le petit garçon au premier plan n’est plus spécialement visé, il est menacé, oui, mais au même titre que tous les autres malheureux juifs expulsés.
Est-ce moins horrible ? Non, hélas. Mais ça dit quand même autre chose que ce que nous avions cru comprendre.
En général, les photos de reportage sont assez explicites pour ne pas représenter une manipulation de la réalité. Pourtant rappelons nous que s’il y a un champ de l’image, il y a aussi un hors-champ.
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