Allez, je ne vous demande rien, mon Dieu !
Vous êtes là, et c'est assez.
Paul Claudel – Magnificat
Supposez que Dieu vous apparaisse dans une déchirure du ciel : que faites-vous ?
Il n’y a pas trente-six possibilités :
- Soit vous vous précipitez à ses pieds pour lui demander je ne sais quoi – l’immortalité, la fortune, la gloire, que sais-je ?
- Soit vous tombez à genoux, oui, mais sans rien demander, simplement comme ça, pour l’adorer.
Mais, à bien y réfléchir, si Dieu vous apparaît, c’est qu’il existe. Il n’y a donc aucune raison de lui demander quoique ce soit. Tout ce qui est, a été voulu par Lui, et donc tout est bon.
Que ceux qui critiquent le monde comme il va veuillent bien observer que même si l’homme a péché et si le Salut doit être mérité, ce n’est pas en demandant la Grâce qu’ils l’auront : ils devront d’abord la mériter.
Si donc Dieu vous apparaît, tout ce que vous pouvez lui demander, c’est Que puis-je faire pour mériter mon salut ?
Et c’est là que les choses se corsent : parce que, bien sûr, Dieu ne vous est pas apparu – disons : pas encore. Mais que la question que nous venons de poser reste pertinente.
Et vous êtes bien embêté : que puis-je faire, mon Dieu, pour vous être agréable ? Aider mon prochain ? Prier jour et nuit ? Fleurir l’autel de votre église ? Inviter ma belle-mère chaque dimanche au repas de midi ?
Mais qu’est-ce qui vous dit que la pénitence que vous vous infligeriez serait la condition de votre salut ?
Et si c’était ce qui vous est joie, exultation et bonheur qui était l’action salvatrice par excellence ?
Comme de faire l’amour à votre meilleure amie ?
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