Si on commence avec des certitudes, on finit avec des doutes. Si on commence avec des doutes, on finit avec des certitudes.
Bacon
1 – Si on commence avec des certitudes, on finit avec des doutes. Ça, on l’a déjà envisagé (cf. la cristallisation) : pour résumer, si tu es amoureux d’une femme, tu vas croire qu’elle est une déesse descendue sur la terre exprès pour toi. Et puis vient le temps des doutes : m’aime-t-elle vraiment ?...
2 – Si on commence avec des doutes, on finit avec des certitudes. Si on consent à désigner par le doute les hypothèses dont partent les chercheurs pour fonder l’expérience qui viendra valider ou invalider leur savoir, alors effectivement, le doute est la condition de la certitude, la certitude initiale n’étant jamais qu’un acte de foi, qui peut très bien n’être fondé par aucune source qui soit digne de créance. C’est Descartes qui a mis ce point en lumière.
3 – Peut-on passer de 1 à 2 (ou de 2 à 1) : autrement dit y a-t-il un circuit certitude-doute-certitude (ou doute-certitude-doute) ?
Evidemment, et ça ne pose aucun problème :
- j’ai une confiance absolue en l’Amour de ma vie ; puis je doute de sa fidélité ; et enfin j’ai l’absolue certitude de mon infortune.
- ou bien : j’ai démontré l’hypothèse que j’avais posée à vérifier ; maintenant j’ai la loi certaine et inébranlable. Seulement je ne sais pas encore si elle doit être reliée à une autre loi déjà connue pour former une théorie
--> Mais en réalité, ça pose problème quand on prétend passer d’une certitude fondée sur la foi à un doute d’ordre scientifique. Comme on le sait, on célèbre en ce moment le bicentenaire de la naissance de Darwin et les 150 ans de la publication de l’Origine des espèces, l’ouvrage par le quel il a montré que les thèses créationnistes ne tenaient pas face à l’observation scientifique.
Darwin a gardé secret son ouvrage pendant 10 ans avant de se décider à le publier. C’est que précisément, lui qui était imprégné de religion, se demandait s’il hésitait à douter de la Parole de Dieu, révélée dans les Ecritures.
Qu’est-ce qui nous permet de douter de la Révélation, et jusqu’à quel point la réalité peut elle la mettre en doute ?
Ou bien faut-il, comme l’affirme le Vatican, dire que la certitude religieuse et la certitude scientifique ne portent pas sur les mêmes choses. Moyennant quoi, l’homme crée par le Seigneur-Dieu, et celui qui s’est lentement développé en voisinant avec son cousin le singe ne sont pas les mêmes êtres.
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