Il existe trois catégories de femmes : les putes, les salopes et les emmerdeuses. Les putes couchent avec tout le monde, les salopes couchent avec tout le monde sauf avec toi, les emmerdeuses ne couchent qu'avec toi.
San-Antonio – Les pensées
Mme de Sévigné s'informant de la santé de Ménage (1), il lui répondit : « Madame, je suis enrhumé. - Je la suis aussi, dit-elle. - Il me semble, répartit Ménage, que selon les règles il faudrait dire : je le suis. - Vous direz comme il vous plaira, mais pour moi je croirais avoir de la barbe si je disais autrement. »
Baron de GRIMM – Correspondance littéraire, philosophique et critique
8 mars, journée internationale de la femme…
Habituellement, je me laisse aller à une fantaisie douteuse sur le rapport homme/femme, histoire de tester la réactivité de mes lecteurs – du genre Pensées de San-Antonio.
Mais cette année, avec la Crise, il m’a semblé qu’il fallait proposer à ceux qui seraient d’humeur chagrine, une pensée qui puisse occuper leur esprit sans les agiter excessivement.
Quelque chose sur le féminin - mais qui soit neutre en même temps.
Ainsi donc la féminisation des tournures de phrases inquiétait déjà les beaux esprits du 17ème siècle, bien avant que notre Académie Française (née justement à l’époque de Ménage de madame de Sévigné) ne se soucie de savoir si la ministre devrait plutôt être le ministre, ou la ministresse ?
Remarque un peu plus préoccupante que la rigueur grammaticale : la marquise de Sévigné (2) assimile le genre et le sexe. Une femme ne peut être du genre masculin, et tout ce qui la désigne de même. (De même dans les langues qui possèdent le genre neutre, qu’on utilise pour désigner le bébé ce qui semble renvoyer à une indécision sur le sexe qui est le sien.)
Décidément, même si les langues ont leur logique propre, aucune d’entre elle ne peut échapper aux fantasmes de leurs usagers – et usagères ?
(1) Rappel : même si Gilles Ménage avait eu une femme (ce qui ne fut pas, voyez ici), nous ne parlons pas de la femme de ménage, mais du grammairien du XVIIème siècle
(2) Marie de Rabutin-Chantal, pour les intimes.
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