C'est une des pires humiliations de la vieillesse, de ne rien recevoir que de la pitié.
Lamennais
La pauvreté, c’est comme la richesse : ça pourrit tout.
Quand vous êtes riche toute l’affection qu’on vous donne est suspecte d’être intéressée.
Quand vous êtes pauvre les secours qu’on vous apporte le sont par pitié.
Est-il donc si difficile de donner ? Je veux dire : vraiment donner, sans chercher une contrepartie (reconnaissance ou part de Paradis), sans vouloir effacer une culpabilité ou je ne sais quoi ?
Chacun répondra en son âme et conscience, mais je remarquerai simplement que nous ne vivons pas dans une société du don – et encore moins dans une société charitable.
La vieillesse était autrefois respectée, les vieux étaient non seulement dépositaires d’une expérience et d’un savoir dont les plus jeunes avaient besoin, mais encore ils étaient par leur proximité de la mort les intercesseurs avec les mânes des ancêtres dont ils allaient bientôt faire partie : mieux valait être en bons termes avec eux…
Mais il faut croire que déjà à l’époque de Lamennais c’était fini : la vieillesse n’était plus que ce qui rime avec faiblesse. Des économiquement faibles comme on disait autrefois…
Où est le progrès depuis le 19ème siècle ? A-t-on réussi à faire une petite place aux vieux dans nos cœurs ? Sont-ils respectés, à défaut d’être aimés ?
Bien sûr que non… Mais on a trouvé quand même quelque chose : ça s’appelle la retraite, et c’est sonnant et trébuchant. Oh, bien sûr ce ne sont pas des parachutes dorés, mais ça amortit bien quand même les aléas de l’existence. Pas de chômage à craindre, pas de perte de revenus. Le retraite, ça tombe tous les mois, et ça ne dépend pas de la pitié des autres.
Enfin : pas pour le moment…
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