En ce qu'ils ont de commun, les deux sexes sont égaux ; en ce qu'ils ont de différent, ils ne sont pas comparables.
Jean-Jacques Rousseau
Rousseau contre Rousseau : si on ne connaissait pas notre Jean-Jacques, on le traiterait de faux-jeton à vouloir mettre ainsi à égalité les femmes et les hommes. En a-t-il assez dit sur la nécessaire domination exercée par Emile sur Sophie !
En ce qu'ils ont de commun, les deux sexes sont égaux : remarquons que ce que l’homme et la femme ont de commun, c’est précisément ce qui n’est pas déterminé par le sexe, puisque c’est par là qu’ils diffèrent.
Quoi ? Il y aurait donc chez l’homme et chez la femme quelque chose qui ne serait pas déterminé par leur sexe ? Plus étonnant encore que de dire avec les psy qu’il y a une part masculine chez la femme et féminine chez l’homme : ce serait de dire qu’il y a quelque chose d’asexué en chacun… Ça consisterait à dire que la pensée, la raison, l’intelligence – que sais-je encore ? – sont universelles. Ou encore, que quand un homme fait du café, quand une femme monte un escalier, rien de leur nature sexuelle ne s’exprime alors.
Comprenez mon étonnement : nous qui vivons une époque où même les neurophysiologistes affirment que le cerveau est sexué, et donc que celui des femmes se distingue de celui des hommes, pouvons-nous encore poser une telle question ?
Question capitale pourtant : non pas seulement pour l’égalité hommes/femmes, mais pour en finir une bonne fois avec les préjugés concernant les homosexuels.
Parce que, là, personne ne trouve à redire si on affirme qu’un homosexuel est homosexuel des pieds à la tête, du matin au soir, dans toutes les circonstances de sa vie. Autrement dit que sa sexualité a quelque chose à voir précisément avec la manière dont il fait le café ou dont il monte un escalier.
Et donc, qu’après le deuxième sexe dont à parlé Simone de Beauvoir, il y aurait un troisième sexe.
On peut le croire. Mais, si c’est ça qu’on croit : alors disons-le.
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