Presque tout ce que nous appelons abus fut un remède dans les institutions politiques.
Joubert – Maximes et Pensées
1754-1824 : dates de naissance et de mort de Joseph Joubert, moraliste et essayiste français.
2001 : aux Etats-Unis, Georges W. Bush fait adopter au nom de la lutte contre le terrorisme le patriot act restreignant la liberté d’expression, augmentant le contrôle de la vie privée, réduisant les droits de la défense.
Le rapprochement de ces dates nous aide à comprendre que, dans la sphère du pouvoir, le pire est proche du meilleur, et qu’on n’a pas à se demander comment tout ça va finir, puisque l’abus est en bas de la pente naturelle qui entraîne immanquablement les lois et leur application.
C’est vrai, nous le savions déjà : l’enfer est pavé de bonnes intentions… l’essentiel est dit mais il reste à préciser.
Ce que nous dit Joubert, c’est que l’abus de pouvoir ne vient pas d’une volonté malsaine d’un dictateur (enfin : presque jamais), mais de l’intention des gouvernants de remplir une mission fondamentale : assurer la sécurité et la protection du peuple.
A qui est destiné de message ? Sûrement pas aux hommes politiques, qui ne font que ce que leur devoir commande. Après tout, la paix et la sécurité des citoyens sont des responsabilités régaliennes par excellence, ce sont elles qui légitiment l’institution de la justice (les tribunaux), de la police et de l’armée.
Non, prenons ce message pour nous-mêmes, nous les citoyens qui réclamons plus de sécurité, plus de tranquillité, et surtout, nous qui sommons nos députés de trouver une solution quand des petits morveux font du chambard dans l’entrée de l’immeuble – ou quand les chiens des vagabonds nous montrent leurs crocs.
Avant d’écrire à notre député pour lui demander de faire une loi pour occire ces malfaisants, prenons une balance. Mettons d’un côté notre besoin de sécurité, et de l’autre notre aspiration à la liberté. Et voyons de quel coté elle penche
--------------------------
Sur les contradictions de l’Etat, voir Post du 27 mai 2007 et la discussion qui a suivi.
No comments:
Post a Comment