On prétend que Dieu a fait l'homme à son image, mais l'homme le lui a bien rendu
Voltaire
En faisant les Dieux à l’image des hommes, ce sont les hommes qui se prennent pour Dieu.
Et pourtant, personne, pas même Dieu n’a le pouvoir de faire une copie absolument parfaite : il lui manquera toujours quelque chose pour être identique au modèle. Une bonne partie du platonisme s’est construite là-dessus.
Aussi, on peut bien supposer que Voltaire insiste sur un fait évident, mais qu’on oublie bien souvent : si Dieu n’a pas voulu être homme (encore qu’Il s’incarne dans Son Fils pour y parvenir (1)), l’homme en revanche ne cesse de se prendre pour Dieu.
Et c’est bien cela le problème : la copie veut prendre la place du modèle, sans tenir compte du décalage inévitable entre elle et Lui. Il ne s’agit pas de croire en des Dieux qui seraient, comme chez Homère, des hommes héroïsés, car leur pouvoir en est amoindri du fait des multiples conflits qui secouent l’Olympe. Non, notre modèle, c’est le Tout-Puissant, seul et unique maître de l’univers. Et nous voulons que nos passions humaines : la jalousie, la colère deviennent aussi des comportements de cet Etre là. Mais c’est bien que me prenant pour Dieu, ma jalousie devient totalement justifiée avec sous les débordements ; ma colère devient une sainte colère, etc…
(1) Complément blasphématoire pour incroyants
N’allons pas trop vite : le question de l’Incarnation est de celles dont on en se défait pas si facilement.
Et en effet : chez les grecs, Zeus n’arrête pas de prendre les traits humains pour, tester les hommes, tenter et surtout séduire les femmes… Or, voilà que le Dieu des chrétiens lorsqu’il veut sauver les hommes et racheter leurs péchés ne prend pas l’aspect humain, mais délègue ce pouvoir à son fils – le quel est un dieu de sang mêlé, ce que les grecs auraient appelé un héros. C’est que le sacrifice est dans la feuille de route du Sauveur, et que ce serait singulièrement compliqué d’impliquer Dieu là dedans.
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