« Tous délibèrent ; un seul décide »
Maxime
Il y a deux critiques habituelles adressées à la démocratie : la plus courante vise l’ignorance du peuple qui le rendrait inapte à se gouverner lui-même ; autrefois on associait à ceci l’affirmation que son intempérance et ses passions le pousseraient aux pires excès. Bref, si le peuple agi, c’est dans le sens du pire. L’autre objection porte au contraire sur son incapacité à agir : irrésolu, indécis, perdant le temps précieux de l’action dans des palabres ineptes, les délibérations du peuple n’aboutissent à rien. Tel est le sens de cette maxime.
Mais de même que Diogène (le cynique) prouvait le mouvement en marchant, de même la démocratie prouve son efficacité…en votant. Mais dira-t-on, si le peuple est indécis, c’est qu’il ne sait quelle action choisir. Par quel miracle va-t-il prendre une décision opérationnelle en votant ?
Tout simplement ainsi : la démocratie consiste à décider qui va décider. Certes ce n’est pas l’action directe jaillissant de l’« esprit » de cent mille cerveaux assemblés sur la Place du Peuple ; mais c’est un choix dont on peut rendre raison, qui aura des conséquences pratiques.
En tout cas il fera que le gouvernement sera démocratique, car il devra rendre des comptes. Mandaté pour résoudre des difficultés précises, il sera élu sur un programme que l’électeur aura à valider - s’il le veut bien - par son vote.
Reste que l’action politique doit aussi faire face à l’imprévu, et là, la délégation de pouvoir est inopérante, parce que l’action politique n’est pas de l’ordre du « prévoir ».
Reste aussi que les promesses électorales n’engagent, comme on l’a vu, que ceux qui les croient.
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