Wednesday, July 16, 2014

Citation du 17 juillet 2014



In cauda venenum
Aphorisme latin
In cauda venenum (dans la queue le venin), cette expression vient de la description par les romains du scorpion dont la queue est venimeuse ; mais elle se prend aussi au sens figuré.
Elle se dit alors d'un texte ou d'un discours débutant gentiment, ce qui relâche le lecteur, pour finir soudainement sur un ton tranchant et méchant. Ce qui signifie à peu près la même chose que la  "flèche du Parthe" (voir ici). Bien entendu, certains n’hésitent pas à utiliser cet aphorisme comme allusion au  mode de transmission des MST. Par ailleurs, In cauda venenum est aussi la devise de la 4eme Cie du 21eme RIMa. (Régiment d'Infanterie de Marine), ce sur quoi je n’épiloguerai pas n’ayant pas grand-chose à en dire.
o-o-o
Cette formule nous a été léguée par  les romains et elle est une de celle qu’on ne devrait jamais oublier : la lourdeur des critiques est en proportion directe de la longueur des louanges qu’on nous a faites pour commencer. Bien sûr, l’inverse est également vrai : débuter par des critiques signifie que dans la « queue » il n’y aura pas de venin – reste que c’est moins fréquent. N’oublions jamais que tout le mal qu’on pense de nous ne s’exprime pas de la même façon que les louanges : alors que ceux-ci se dévoilent sans détour (et que le problème est plutôt de savoir jusqu’où il faut les croire), les critiques dont on dit souvent qu’elles fusent, sont en réalité le plus souvent feutrées et dissimulées.
Mais cette devise latine nous dit encore autre chose : c’est qu’en mettant les critiques à la fin on les rend en réalité plus agressives. Un peu comme une feinte d’escrime, on vous amène à baisser votre garde juste ce qu’il faut pour vous porter le coup fatal.
Ajoutons un principe encore plus général : tout ce qu’on  place à la fin du discours est du même coup mis en relief : je ne sais si ce procédé porte un nom en rhétorique, mais il est des plus répandus. Un exemple ? Voyez le célèbre Sergent Columbo : c’est régulièrement en partant, lorsqu’il passe la porte, qu’il se retourne pour poser la dernière question – celle qui tue.

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