Par
contre, aucun jeune n’est certains de devenir vieux.
Philippe Geluck – Le chat
Commentaire II
Je ne reviens pas sur mon commentaire d’hier, où
je concluais que le Chat s’était
fourré le doigt dans l’œil.
… Le doigt du
Chat, justement, vous l’avez remarqué ? Regardez-le mieux :
Le doigt impérieux – mieux : péremptoire.
Ce que dit le personnage qui dresse ainsi son doigt est sans contestation
possible et sans appel. Dans la gestuelle des mains si particulière au
moyen-âge ce geste était celui du magistère, et c’est bien ainsi que Geluck
nous présente son Chat.
Allons droit à la question qui brûle nos
lèvres : quelle vérité est susceptible d’être posée ainsi par
l’autorité ? S’agit-il d’une vérité mathématique ? Ridicule ! Ou
de celle de la science expérimentale ? Encore moins ! Le philosophe
peut-il s’ériger ainsi, doigt levé ? C’est ce que veut nous faire croire
le Chat, mais il ne faut pas le
croire : le philosophe doit démontrer, et même alors il vous laisse libre
d’adhérer ou pas.
Finalement, il n’y a qu’un seul type de vérité
qui puisse dépendre de l’autorité de celui qui l’énonce : c’est la vérité de témoignage. C’est le
travail de l’historien ou du journaliste que de choisir parmi les affirmations
que suscite un évènement, celle qui sera crédible ou pas. La source doit être
sûre, autorisée comme on dit. Que Soljenitsyne nous parle du goulag, il peut
lever le doigt : on le croira, lui, parce qu’il y est allé et qu’il sait
de quoi il parle.
Cela veut dire qu’on doit remonter en amont du
témoignage, pour établir qui témoigne et quelle est sa légitimité :
l’exemple le plus probant est celui de la Parole d’Evangile.
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