Il faut de la force assurément pour
tenir toujours la balance de la justice droite entre tant de gens qui font
leurs efforts pour la faire pencher de leur côté.
Louis
XIV – Mémoires
La
balance, à quoi ça sert ?
Retrouvons aujourd’hui notre balance :
selon Louis XIV, cette balance est celle de
la justice, qui compare les mérites et les démérites afin de les
rétribuer
Notons qu’il s’agit là d’une opération
technique bien rassurante : il suffit comme le dit le Roi d’être assez
ferme, c’est-à-dire impartial, dans la tenue de la balance ; c’est elle
qui fait le reste : ça penche d’un côté ou de l’autre. On imagine bien de
nos jours un gros ordinateur relié à une base de données phénoménale qui aurait
digéré toute la jurisprudence, et nous voilà débarrassés des tribunaux et de
leur lenteur !
Seulement, tout ça parait bien loin de
nous. Notre pratique de la balance c’est bien autre chose : comme nous le
disions hier, il s’agit de la pesée de notre propre corps, opérée le matin (chaque
matin ?) dans notre salle de bains. S’agit-il d’une pratique hygiéniste visant
à connaitre notre poids pour savoir si
nous sommes en bonne santé ? Oui, mais pas seulement.
Moins que cela (sommes-nous si sûrs que
le surpoids serait incompatible avec une bonne santé ?), mais aussi
plus : notre vérification matinale n’a-t-elle pas pour but de savoir si
nous avons été assez fermes sur nos principes, assez vertueux pour renoncer à
ce petit gâteau au chocolat afin de perdre ce vilain bourrelet qui nous
boudine dans notre jean ?
Plus vertueux, plus fermes dans notre
rigueur morale : et voici notre balance de justice qui réapparait,
accompagnée de l’étalon qui va permettre à Saint-Michel (cf. Post d’hier) de
nous récompenser ou de nous châtier.
… Etalon avez-vous dit ? Quel
étalon ?
Celui-ci peut-être :
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