Il faut de la force assurément pour
tenir toujours la balance de la justice droite entre tant de gens qui font
leurs efforts pour la faire pencher de leur côté.
Louis
XIV – Mémoires
La
balance, comment ça marche ?
Comme le rappelle notre Citation-du-jour,
on pèse avec une balance constituée de deux plateaux accrochés au bout d’un
fléau pour savoir de quel côté il va pencher : telle est pesée des âmes
opérée par Saint-Michel au Jugement dernier :
Hans
Memling – Le Jugement Dernier – Triptyque (détail)
Toutefois, il n’y n’a pas pour Saint-Michel
un poids prédéfini à mettre sur un plateau pour peser l’âme du défunt : il
met une âme dans chaque plateau et celle qui pèse le moins ira en enfer.
La pesée est relative ; Saint-Michel a dû repérer une âme pleine de bons
sentiments, une âme qui devra être sauvée : il s’en sert d’étalon pour
peser les autres. Peser, c’est comparer.
Evidemment, on peut protester (hum…) : s’il y avait eu dans l’autre
plateau une ignoble fripouille, c’est notre âme qui aurait été la meilleure, le
plus lourde – à elle le Paradis !
o-o-o
Maintenait, voyez ce qui se passe
aujourd’hui. Dans nos salles-de-bains trône le pèse-personne. Ici, plus de
fléau, plus de plateaux, plus de comparaison « plus lourd/plus léger que ».
Un chiffre s’affiche impérieux, incontestable – scientifique !
Bon. Mais est-ce plus juste pour autant ?
S’agit-il même toujours d’une balance de justice, celle qui rétribue et châtie ?
Vous le saurez demain – si vous le voulez bien
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