Du passé faisons table rase…
Eugène Pottier - L'internationale (2ème version)
Quelle différence faites-vous entre réforme et révolution ? Vite, j’attends votre réponse…
Non, je blague, je ne vais pas vous refaire le coup de l’interro surprise (déjà fait le 4 septembre). Mais c’est vrai qu’on a là deux concepts qui s’éclairent l’un par l’autre.
Dans la réforme, il y a la volonté de changement par évolution, transformation de ce qui existe déjà. On ne pourrait néanmoins pas parler de « maturation » parce qu’on aurait tout de même affaire à un changement qui ne résulte pas du fonctionnement naturel de la chose en question. Exemple : la réforme de l’Etat. On peut entendre par là une simplification des services publics dans le but d’une plus grande efficacité et à moindre coût. On suppose qu’il n’est pas dans la nature de l’Etat d’évoluer naturellement vers ça, et qu’il faut donc que le législatif mette son nez là dedans. Toutefois, il ne s’agit pas du tout de remettre en cause l’existence même du service public.
Maintenant si vous êtes révolutionnaire, vous allez chanter l’Internationale, le poing levé : « Du passé faisons table rase ». Ça veut dire qu’il faut tout casser, parce qu’il n’y a rien de bon à sauver dans ce qui existe. Rien qu’on puisse faire évoluer. Le vieux monde périclite, il faut l’aider à disparaître. Arrachons les vilaines broussailles, labourons le sol, et semons le bon grain.
N’y aurait il que les bolcheviks pour ça ? Si je reprends l’exemple ci-dessus, on peut très bien dire qu’un libéralisme radical (reagano-thatcherien) est révolutionnaire. Plus de service public ; privatisation des fonction régaliennes de l’Etat (1), telles que les écoles et les prisons ; suppression de l’impôt sur le revenu (tiens, tiens…). En voilà de la table rase !
(1) Non, je n’ai pas écrit « reaganienne » ; soyez un peu attentif tout de même !
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