Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin.
Sören Kierkegaard
Tiens, voilà un Chiasme (1). Si je dis cela, ce n’est pas que je sois pédant (mais non !) ; c’est plutôt que cette figure rhétorique surprend par sa banalité sous la plume de Kierkegaard.
Mais c’est que sans doute, il n’y a pas manière de dire plus simplement les choses. Ne dites jamais de façon compliquée ce qui peut être dit simplement. Mais ne faites jamais ce qui est facile quand vous pouvez faire ce qui est difficile.
Application :
- pour rentrer chez soi, prendre l’autoroute au lieu de grimper les montagnes et de serpenter de vallée en vallée
- lire les critiques du dernier Houellebecq au lieu de s’envoyer la lecture de son livre
- utiliser sa machine à laver sans prendre connaissance du mode d’emploi.
- attendre de TF1 l’oubli de nos angoisses existentielles.
Le « chemin » n’est pas par là : Kierkegaard a bien raison. Mais pourquoi la difficulté est-elle l’indice de la direction à prendre ?
Si on prend au pied de la lettre la thèse de Kierkegaard, la seule réponse possible est que le but de l’action, ce qui va déterminer son succès, ce n’est pas la transformation du monde, mais celle du sujet agissant. Car ce qui est difficile, c’est ce qui demande un effort ; et l’effort est ce qui développe les facultés de celui qui agit. Donc si toute action, quelle qu’elle soit, est bonne à condition d’être difficile, c’est parce qu’elle doit œuvrer à l’amélioration du sujet, et rien d’autre.
Vous avez compris ? Bon. Maintenant, retournez à votre Sudoku
(1) Chiasme : Figure de style consistant à inverser l'ordre des termes dans les parties symétriques de deux membres de phrase de manière à former un parallèle ou une antithèse. (Source : TLF)
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