Un mélomane est un monsieur qui, lorsqu'il entend Ornella Mutti chanter dans sa salle de bains, s'approche du trou de la serrure... pour y coller l'oreille.
Woody Allen
La question du jour : Faisons-nous l’expérience d’une différence entre nos plaisirs ?
Réfléchissons sur la pensée de Woody Allen :
Oublions un instant la question qui vous taraude l’esprit, j’en suis sûr : Ornella Mutti chante-t-elle bien ?
Quelle est donc la bonne question à poser ici ? Hein ?
- C’est qui Ornella Mutti ?
- Bon, mettez Monica Belluci et n’en parlons plus. Alors, cette bonne question, elle vient ? J’attends…
Quelle bande de nuls quand même…
Il n’y a pas quelque chose qui titille votre imagination dans cette citation ? Quelque chose qui suscite une interrogation, comme par exemple : vaut-il mieux écouter aux portes ou mater par le trou de la serrure ?
Mais comme toujours, une question n’est embarrassante que parce qu’elle en cache une autre. Qui serait : pouvons-nous vraiment juger nos plaisirs en comparant leur intensité ? Autrement dit, le plaisir de mélomane et celui du petit curieux est-il le même ou bien s’agit-il de deux plaisirs différents – et donc incomparables?
Admettons que ce soit le 1er cas qui soit retenu : tous les plaisirs sont identiques par nature.
--> Alors, de deux choses l’une (dans le cas qui nous préoccupe du moins) : ou bien ils sont tous érotiques ; ou bien ils sont tous esthétiques
- On pourrait dire que mater Ornella, comme écouter son chant mélodieux appartienne aux plaisirs esthétiques. Comme Hegel l’a affirmé : les plaisirs esthétiques sont ceux de la vue et de l’ouïe. Mais il n’a jamais dit que ces plaisirs fussent en plus érotiques. Bien au contraire.
- On pourrait au contraire dire, comme l’oncle Sigmund, que l’organe érogène par excellence, c’est l’œil. De lui procèdent un grand nombre de stimuli qui agissent sur la libido.
Et même, ajoutons tant qu’on y est que la théorie freudienne considère que tous les plaisirs sont issus – sous une forme plus ou moins détournée – de la même source : la libido.
Et ainsi : croquer un petit carré de chocolat noir : érotique. Déguster une tranche de foie gras poêlée : érotique. Contempler un bouquet de fleurs, ou la Vénus de Milo, ou le dernier film de J.L. Godard : érotique…
J’arrête, je n’en puis plus… A vous de révéler vos turpitudes.
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