Saturday, November 21, 2009

Citation du 22 novembre 2009

Le chalenge du jour : assumer la citation de mauvais goût. 1

Le ciel et le cul, les deux grands leviers.

Emile Zola

Comment Zola a-t-il pu écrire une chose pareille ? Sans doute dans une lettre, en privé.

Mais l’idée s’en retrouve très souvent dans son œuvre, et – il faut le dire – très souvent aussi dans la pensée politique de son époque.

Les hommes sont soumis à deux contraintes : la religion et le sexe. Ce sont les deux forces – des leviers dit l’auteur – qui permettent de les manipuler.

- Premier levier : le ciel, ou si on préfère : la religion. Ou encore : la peur de la mort. Car si on affirme que la religion gouverne le cerveau humain, même celui des rois, c’est bien parce que le désir de ne pas mourir tout à fait – et une fois mort de ne pas subir les châtiments dus à ses crimes – obsède l’homme à l’approche de l’heure fatale.

Le clergé n’a pas manqué de peser sur ce levier, en faisant valoir que seule une vie entière de soumission à la volonté de Dieu, divulguée par les prêtres, permettrait d’entrer au paradis.

Le pouvoir politique qui s’émancipe de la religion doit aussi remplacer ce levier par un autre : soit une religion d’Etat, soit une stimulation des jouissances terrestres, comme les richesses ou – pour le commun des mortels – la consommation.

Ou le cul ?

- Second levier : le cul.

Non, ne rêvez pas : le cul n’est pas un moyen politique de gouverner les hommes. Pas encore du moins (1). Reste que c’est un bon moyen d’obtenir les bonnes grâces d’un homme, si possible puisant, parce qu’alors les avantages obtenus sont plus importants.

Depuis la call-girl de luxe envoyée au ministre par les solliciteurs, jusqu’à l’espionne qui recueille les confidences sur l’oreiller, les cas de corruption par l’attrait sexuel sont innombrables.

On a connu il y a de cela plusieurs années un scandale à propos d’Omar Bongo, à qui un négociateur du gouvernement français offrait des costumes de luxe (sa passion) avec les tops modèles qui lui apportaient jusque dans sa chambre.

Tellement courant qu’on avait même un nom pour désigner cette pratique : On appelait ça « des costumes garnis ».


(1) J’imagine dans longtemps, fort longtemps, un Président déclarant dans un meeting électoral : « Mes chers concitoyens, si vous voulez baiser plus, il faudra travailler plus ! »

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