J'ai un peu l'impression quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité.
Martine Aubry (vidéo)
Je sais bien que ça doit être casse pied pour les lecteurs non hexagonaux de ce blog de lire des commentaires de politique intérieure française, mais j’ai une bonne excuse : il s’agit pour moi de rectifier une erreur que chacun pourrait commettre concernant une figure de rhétorique extrêmement courante : l’analogie.
Martine Aubry a-t-elle comparé Notre-Président à Bernard Madoff ? Pas du tout. Elle a dit : ce que Monsieur Madoff est à la comptabilité, Nicolas Sarkozy l’est à la maîtrise budgétaire.
Autrement dit, elle a établi une analogie en comparant des rapports et non des réalités – et donc pas des personnes.
A quoi sert une analogie ? A éclairer un élément dont on ignore – ou feint d’ignorer – la réalité, grâce à un rapport établi avec d’autres éléments.
Ce que nous dit Martine Aubry ce serait cela :
- Je ne peux pas vous dire en détail qui est Nicolas Sarkozy, mais je suppose que vous connaissez Bernard Madoff – et ce qu’il a fait dans le domaine de la finance.
Je dirai donc ce que sont les compétences de monsieur Sarkozy en matière budgétaire, en les comparant à celles de monsieur Madoff, même – et cela est également très important – si ce n’est pas dans le même, domaine qu’ils ont œuvré : Notre-Président n’a pas fait de placement financiers et Madoff n’a pas été un ténor de la politique.
Concluons : une analogie ne dit rien de la substance des éléments qui la composent, elle dit simplement comment chacune de ces substances interagit avec les autres. C’est d’ailleurs ce que chacun avait compris avec ce récent Post (du 8 juin) où Bataille établissait une analogie entre l’acte sexuel et le tigre.
Seulement voilà : dès qu’on se trouve dans le registre politique, le démon de la polémique l’emporte sur l’analyse rationnelle.
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