Sunday, June 27, 2010

Citation du 28 juin 2010

Un baiser apaise la faim, la soif. On y dort. On y habite. On y oublie.

Jacques Audiberti - La Poupée

La citation du jour reprend son enquête sur le baiser : un peu de tendresse dans un monde de brutes…

On vous donne un baiser et voilà ce qui arrive : vous n’avez plus ni faim, ni soif, vous y dormez, vous y logez, et toute la durée de votre vie s’épanouit dans l’instant présent.

C’est un miracle, un vrai miracle, aussi incompréhensible qu’inexplicable.

Comment ça marche ?

Premier effet du baiser : on n’a plus faim ni soif. Autrement dit, les besoins élémentaires, ceux dont la présence nous tourmente au point d’oublier tout le reste, se trouvent satisfaits, ou au moins mis à l’écart. Ne dit-on pas couramment qu’on peut vivre d’amour et d’eau fraîche ?

Deuxième effet du baiser : On y dort. On y habite. Là, il s’agit de l’osmose parfaite réalisée entre nous et le lieu qui nous abrite. Par le baiser s’ouvre à nous l’espace d’un gîte avec le quel nous sommes en parfaite harmonie.

Quel est ce gîte ? Mais c’est forcément le corps de l’autre, ce corps qu’il m’est donné de tenir entre mes bras – et de ressentir par ma bouche et par ma langue. (1)

Troisième effet du baiser : on y oublie tout, aussi bien les souvenirs que les projets. Seul le présent y a sa place, seule sa jouissance peut emplir notre âme. Telle est la ressource extraordinaire du baiser : nous donner l’expérience d’un bonheur plein et authentique.

--> On l’a compris : ce qui compte dans le baiser, ce n’est pas la technique, mais le partenaire.

Inutile de me demander comment choisir la – le – partenaire : si votre instinct ne vous le dit pas c’est que ça ne va pas marcher.

Mais peut-être pourrais-je ajouter ceci : ce qu’Audiberti nous décrit à travers l’effet du baiser, c’est l’état du fœtus dans le ventre maternel. C’est là qu’on n’a ni faim ni soif, là que nous nageons dans un milieu en parfaite harmonie avec nous – et là encore qu’une heureuse inconscience nous préserve des soucis.

Grâce au baiser nous sommes donc comme un poisson dans l’eau – ou plus exactement comme le bébé dans le ventre de sa maman.

Votre partenaire-baiser devra donc avoir un indice positif de ce côté ci.


(1) Excusez cette rupture de style : je n’ai pas réussi à maintenir le registre romantique jusqu’au bout. Mais j’y retourne.

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