Une chose folle, et qui découvre bien notre petitesse, c'est l'assujettissement aux modes.
La Bruyère – Caractères
Non – Nous n’allons pas dénigrer la mode d’été qui s’étale dans nos vitrines, ni nous lamenter sur les fashion victime. Après tout que deviendrait notre beau Karl sans elle ?
Nous souhaiterions parler non de la mode, mais des modes. Vous pigez ? Non ? Vous le faites exprès ?
Je pense aux lieux à la mode, aux mots qu’on répète parce que tout le monde le fait, aux idées qu’il est bon de colporter… . Bref suivre ce genre de mode c’est adhérer à un conformisme paradoxal parce qu’il évolue constamment, et que s’il nous permet de faire partie de la tribu – c’est à condition de connaître le mot de passe qui change tout le temps.
Je crois que ce sont les jeunes qui aiment les modes, du moins qui les suivent – et les vieux comme moi (si, si) qui les détestent.
Pourquoi ? Parce que le temps passant et l’expérience aidant, nous constatons que non seulement les modes changent – ça c’est une banalité – mais aussi et surtout qu’elles reviennent.
Il ne suffit pas de brûler ce qu’on a adoré, pour faire comme tout le monde et pour ne pas paraître une pauvre cloche. Il faut aussi retrouver ce qu’on avait aimé avant de le détester il y a 20 ou 30 ans et le faire avec un ravissement tout neuf. Oublier qu’on l’a déjà fait, déjà dit, déjà porté. Et oublier aussi qu’on a dit et écrit que c’était le comble de la ringardise, que ceux qui fréquentaient ces bistrots ou adoraient ces chanteurs, c’étaient des pauvres ploucs.
Bref, non seulement les modes nous mettent sous la tutelle des autres ; mais en plus elles exigent qu’on se déjuge, et voire même qu’on soit en contradiction avec nous-mêmes.
Et ça, ça fait beaucoup.
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