La droite veut que les personnes qui acquièrent la nationalité française fassent «allégeance aux armes ».
François Cornut-Gentille, secrétaire national à la réforme des armées (déclaration du 20 septembre date anniversaire de la bataille de Valmy)
Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue, ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait ensemble de grandes choses dans le passé et de vouloir en faire encore dans l'avenir.
Ernest Renan - Qu'est-ce qu'une nation ? (cité le 14 juillet 2007)
L’allégeance aux armes : encore un chiffon rouge agité sous les naseaux fumant des anarchistes et des individualistes épris d’indépendance ? « Boule puante » larguée dans le contexte d’une campagne électorale subrepticement commencée ? Manipulation destinée à faire du buzz ?
Oui, sans doute. Mais que voulez-vous ? Un Blog reste marqué par la subjectivité de son auteur et là, j’avoue que je marche : je vois rouge.
Car si les mots ont un sens, ça veut dire non pas simplement que ce serait l’occasion d’affirmer son appartenance à la Nation (Luc Chatel), mais bien que c’est la défense armée de la Nation qui incarne la nationalité.
--> Dans la formule « allégeance aux armes », le terme « allégeance » est presque trop technique pour être commenté : c’est « un acte de soumission et d'obéissance qu'un sujet prête à son souverain » (TLF). Par contre la question intéressante est : « Qui est le souverain ? » Car on devrait répondre : l’armée. C’est en effet à elle qu’on prêterait serment, et c’est donc à elle que reviendrait le droit de définir les valeurs de la Nation.
C’est là que je vois rouge – car on comprend en effet ce qui se dit ici : c’est que, comme dans les années 30, il va falloir pour célébrer la Nation enfiler l’uniforme et défiler, le menton levé et le bras tendu.
Je préfère encore Renan.
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