Chez cette [femme] silencieuse, si frêle, déjà l'héroïne se réveillait. Elle ne craignait rien, elle avait une âme ferme, invincible. Dans sa douleur, elle ne songeait plus qu'à ravoir le corps de son mari, pour l'ensevelir.
Vu à Montpellier
Qu’est-ce qu’une héroïne ? La femme du héros, c’est-à-dire celle qui est prête à affronter tous les dangers pour donner une sépulture à son héros de mari. Ça c’est de l’héroïsme ! Même Andromaque n’en a pas fait autant…
Quoique… Au XVIème siècle on savait encore reconnaitre l’héroïsme quel qu’il soit, sans distinction de sexe.
Ainsi de cette femme, Francèse de Cezelli, qui avait héroïquement défendu et gardée la place forte de Leucate, au détriment de la vie de son mari. Son souvenir est resté dans les mémoires et c’est pour cela qu’une plaque a été apposée à Montpellier où l’on peut encore la voir aujourd’hui.
Alors, certes je ne connais pas son histoire et sans doute était-elle déjà en situation extrême, du fait qu’elle avait la charge de défendre la place, ce qui pour une femme devait être assez peu commun, même au XVIème siècle.
Mais ce qu’on veut garder comme souvenir, c’est son sens du devoir – et peut-être même son l’amour pour son roi – qui fait passer la défense de Leucate avant l’amour pour son mari. C’est donc exactement le contraire de l’héroïne de Zola, qui se définit encore et toujours à partir de l’homme : ici, c’est l’homme qui est soumis à la volonté de la femme.
Avec un petit peu d’imagination, on devine son dialogue avec les assiégeants :
- Noble dame ! Nous détenons votre mari. Donnez-nous les clefs de la place sinon nous le tuons !
- Par Dieu ! J’aime mieux le voir mort que de vous voir dans la place de Leucate.
Francèse de Cezelli…Une sacrée femme dites-donc.
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