Fermé à l’arithmétique d’abord, aux
mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation
des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à
l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises,
travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne
rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité
parascolaire.
Daniel
Pennac – Chagrin d'école
Voici notre petit Daniel aux prises avec
des tâches qu’il ne peut mener à bien : ni les maths, ni l’orthographe, ni
l’histoire, ni la géographie, ni les langues, ni la musique, ni le sport, ni…,
ni…Quel chagrin !
Après avoir fait cette énumération, on
imagine Daniel Pennac faisant le compte des matières pratiquées à l’école, les
yeux rêveusement levés au plafond, un peu comme cet enfant qu’il fut… Rien, non
rien n’y échappe, pas même les travaux manuels, pas même le dessin :
comment supporter un tel échec ? Car, quand bien même le sadisme des
maîtres ne serait pas en cause – voire même quand ils feraient tout pour repêcher
le petit écolier, l’école serait quand même pour cet enfant un enfer.
Imaginons-le : le voici qui part
bravement à l’école le matin, son cartable attaché sur son dos ; il arrive
devant la porte de sa classe, et là il est saisi d’un curieux sentiment. Il a
l’impression d’être un étranger qui entre dans un pays dont il ne connait ni la
langue, ni les coutumes, et où pourtant il va devoir vivre et travailler.
Mais le pire est à venir. Le voici
derrière son pupitre ; le Maître distribue des feuilles d’exercice – ce
sont des problèmes de mathématiques. Lui, il lit sans rien comprendre, et
pourtant il prend son crayon : il va produire quelque chose, aligner des
chiffres et des symboles, aller de temps à autre à la ligne, de sorte que ça
ressemble à une page d’exercices résolus. Mais, en même temps, il sait qu’il va
récolter un zéro et que sa feuille sera barrée d’un trait rouge en diagonale.
Toi
qui entres ici, abandonne tout espoir ! Tel
est la formule inscrite au-dessus de la porte de l’Enfer, selon Dante. Cette
inscription devait être aussi écrite au-dessus de la porte de l’Ecole de Daniel
Pennac.
----------------------------------
Tout ce texte est produit par mon
imagination et par ma propre expérience d’écolier malheureux.
Bien sûr, je n’oublie pas qu’il restait
encore une porte ouvert devant cancre Pennac : celle de la
littérature !
No comments:
Post a Comment