L'homme est un animal qui fait des
affaires. Un chien n'échange pas son os contre celui d'un autre.
Sydney
Smith (1771-1845)
Commentaire
II
Qu’est-ce que l’homme ? Comment le
définir ?
Comme on le sait depuis Aristote, la
définition (de l’homme) se donne par le
genre prochain (= animal) + la différence
spécifique (= qui fait des affaires). On a bien des fois joué avec ça pour
définir l’homme selon ce qu’on veut lui attribuer comme caractéristique
essentielle :
-
L’homme est une animal pensant (homo
cogitans), parce que son existence a toujours été liée à la pensée (ou la
conscience, ou l’âme).
-
L’homme est un animal parlant (homo
loquens) parce qu’il n’a commencé d’exister qu’avec la communication
verbale (ou avec la conceptualisation liée aux signifiés).
-
L’homme est un animal désirant (homo
desirans) parce qu’il a toujours été poussé à aller au-delà de la satiété.
Mais enfin, aujourd’hui, le business est
devenu son activité essentielle – donc on voudrait qu’il exprime la nature
humaine depuis l’origine des temps. Car, voilà l’ennui avec la nature
(entendue comme une origine radicale) : il faut que ce qu’elle recouvre
ait existé depuis l’origine de l’espèce. Donc :
-
L’homme est donc un animal « économique » (homo oeconomicus) parce qu’il échange des biens avec ses
semblables.
L’homme est-il bien défini par cette
caractéristique ? Et que recouvre-t-elle exactement ? Il y a bien des
débats passionnants sur ce sujet : il faut lire au moins leur résumé (par
exemple ici). Je me contenterai, comme Sydney Smith, de noter que, quoi qu’il
en soit de ce comportement, il n’apparait que dans l’espèce humaine (sauf à le
découvrir comme nous le notions hier chez l’oiseau en parade nuptiale).
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