L'homme est un animal qui fait des
affaires. Un chien n'échange pas son os contre celui d'un autre.
Sydney
Smith (1771-1845)
Commentaire
I
L'homme est un animal qui fait des
affaires : façon de dire que l’homo economicus n’est pas simplement un
consommateur, mais aussi un partenaire (cf. cit. du 20 mai). Plus original est de le situer dans la nature,
quelque part entre l’animal et l’être humain.
Soit un prédateur : il vient de
capturer sa proie. Il peut alors se passer plusieurs choses :
-
Soit il la consomme ;
-
Soit il se la fait voler par un congénère ;
-
Soit il la donne à ses petits.
Mais jamais il ne l’échange contre un
avantage quelconque (même durant la parade sexuelle chez certains
oiseaux ? A vérifier (1))
Donc, admettons que l’homme soit le seul
animal dans la nature qui échange un poisson qu’il vient de pécher contre des
légumes, ou bien un couteau contre une ceinture qui lui confère un pouvoir
surnaturel. Si l’on est darwinien on doit se dire : ce comportement est
essentiel à la survie de l’espèce, sans quoi il aurait été supplanté par un
autre.
Un autre ? Oui, un autre, comme le don ou le vol.
J’entendais récemment quelqu’un faire
l’éloge de la guerre : par le viol qu’elle multiplie, elle entraine le
métissage, si heureux pour la robustesse de l’espèce. Par le pillage, elle
remet en circulation des richesses accumulées dans les trésors des églises ou
dans les coffres des châteaux.
Bref : l’homme est en réalité une
espèce comme une autre, avec toutefois cet avantage de pouvoir choisir entre
plusieurs comportements, là où les autres animaux sont limités à un seul du
fait de leur soumission à l’instinct.
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(1) A supposer que ça existe la question
serait : s’agit-il d’un don
(pour amadouer la belle) ou bien d’un échange
(je te donne ce beau ver de terre, et en échange tu me laisses accéder à tes
charmes).
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