Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! / …
/ Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire, / Ce champ sinistre où Dieu mêla
tant de néants, / Tremble encor d'avoir vu la fuite des géants!
Victor
Hugo. Les Châtiments (1852) – l'Expiation
Les hémorroïdes de l'Empereur – Lors des
journées du 18 juin, l'Empereur souffrait d'hémorroïdes qui l'empêchaient de
tenir longtemps en selle. Cela a inévitablement gêné ses reconnaissances et ses
déplacements lors de la bataille
La
minute de la connaissance – Vidéo de Ça m’intéresse
Hier le sujet de notre Post était le
« pet ». Aujourd’hui : les hémorroïdes. Et
demain : ????
Aujourd’hui cela fait exactement 199 ans
que la bataille de Waterloo a été livrée et perdue par Napoléon. Nous qui
venons de célébrer avec le faste que l’on connait le débarquement de 1944 –
encore que nous n’y ayons été pour rien du tout – rendrons-nous le même
hommage, l’an prochain, à la garde
impériale dont Hugo décrit avec tant d’éloquence le sacrifice ? Car, si ce
fut une grave défaite pour la France, il n’en reste pas moins qu’un nouvel
ordre mondial en est sorti, et ça vaut bien une célébration : le devoir de
mémoire, c’est pour ça aussi.
o-o-o
Et si cet évènement mémorable avait été
produit par un évènement minuscule ? Un tout petit évènement, pas même
comme l’enlisement de l’armée de Grouchy dans les marais, non – quelque chose
de ridicule comme une crise d’hémorroïdes de l’Empereur, qui l’aurait empêché
de monter à cheval pour visiter le champ de bataille ?
On va hausser les épaules, et dire que
c’est là ignorer la réalité des guerres napoléoniennes et des dispositifs de
transmission. Mais tout de même : on a dans bien des cas souligné que des
faits minimes ont considérablement modifié le cours de l’histoire : qu’on
se rappelle les conséquences de la mort de Cromwell dûe à grain de sable
coincé dans son urètre ! (1).
Les historiens parlent à ce propos de « hasard », parce
qu’une cause minuscule a produit un
effet gigantesque.
Les hémorroïdes de l’empereur, finalement,
ça n’est pas plus ridicule que l’urètre bouché de Cromwell.
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(1) Oliver Cromwell (1599-1658) serait
mort d’un calcul rénal (qu’on appelait à l’époque la maladie de la pierre).
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