Où ils ont fait un désert, ils disent qu'ils ont
donné la paix.
Tacite – Vie d'Agricola, 30
Hiroshima,
août 1945
Commentaire I
Actuellement, voici ce qui frappe
l’esprit des gens qui ont plus de 60 ans : durant cette période de tension
diplomatique avec la Russie à propos de l’Ukraine, personne n’a évoqué le
spectre d’une guerre thermonucléaire.
La
3ème Guerre mondiale ! Que de
fois durant les années 60 on a tremblé avec ça – et par seulement à propos des
fusées de Cuba. Si on n’a plus cette crainte aujourd’hui, ce n’est pas tant que
le rapport de force ait changé : après tout, la puissance de feu de la
Russie, sans être peut-être équivalente à celle de l’URSS, est sans doute plus
que suffisante pour vitrifier la planète entière. Mais comment arriver à vendre
du gaz à un désert nucléaire ?
Oui, aujourd’hui tout le monde veut la
paix – mais c’est sous condition de bénéfice : si on vient de terrasser un
ennemi il faut tout de même pouvoir en tirer des ressources.
Nous parlions des années 60 ; il y
a encore un souvenir de guerre froide à évoquer : c’est la bombe à neutrons élaborée par les
américains dès les années 60, construite chez nous début 80. On disait que
cette bombe avait l’avantage de détruire les hommes sans détruire les
infrastructures. Comme si, dès 1946 il avait été possible d’installer des G.I.
dans la ville de Hiroshima restée intacte – mais débarrassée quand même de ses
habitants.
Le fait que cette arme ait été abandonnée
montre que ce n’était pas tout à fait exact (1). Mais l’essentiel reste que la guerre
soit toujours sous condition de profit : comme si, la guerre coutant très
cher, on avait besoin d’un retour sur investissement.
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(1) Sur les effets réels de la bombe à
neutrons, voir ici
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