La meilleure façon de tuer un artiste
est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin.
Henry
Miller – Peindre c'est aimer à nouveau
En pleine contestation des Intermittents du
spectacle,
voilà juste un peu d’huile à mettre sur le feu.
Cette phrase, sous la plume d’Henry
Miller sent bon sa bohème, ses café-crèmes au petit matin d’une nuit sans
sommeil, au sortir d’un lit qui n’a sûrement pas été celui de la compagne
légitime…
Bref, vous ne voudriez quand même pas
rabattre les soucis des artistes sur la platitude des besoins vitaux, sur le
loyer à payer, sur le Big-Mac de midi – et sur le rail du soir…
Quoique… De quoi vivaient les artistes
autrefois ? Ils pouvaient avoir un traitement - presque comme le
domestique de la maison (au risque de le payer cher en dépendance comme Haydn
(1)). Ils pouvaient aussi être pensionnés, sinon subventionné comme Wagner par
Louis II. Ils pouvaient bénéficier des largesses d’une fidèle admiratrice comme
Tchaïkovski avec madame von Meck.
Bref : d’une façon comme d’une
autre l’idée est qu’on ne peut supposer qu’un artiste puisse vivre « nécessairement »
de son art. Je dis nécessairement pour
signaler que si l’artisan est sûr de rencontrer des gens qui auront besoin de
lui et qui seront prêt à lui verser une rémunération à la hauteur de ses
besoins, l’artiste, lui ne peut ni ne doit avoir une telle perspective.
J’entends bien qu’un artiste puisse
répondre à une commande, c’était même la règle autrefois. Mais en même temps, il
faudrait être très grand pour créer et mettre son âme dans ce qui n’était
qu’une demande d’un client – et en réalité, il faut surtout être assez connu
pour que la manière du créateur soit l’objet même de la commande. A Bernard
Buffet, on pouvait demander : « Faites-moi le portrait de ma
femme ». Mais en réalité, on lui demandait surtout : « Faites-moi
un Bernard Buffet ».
Alors: comionneur le jiour - et danseur de ballet le soir ? Non, bien sûr ; mais qui doit payer ?
Alors: comionneur le jiour - et danseur de ballet le soir ? Non, bien sûr ; mais qui doit payer ?
o-o-o
Concluons : les Intermittents
demandent à vivre y compris les jours où ils ne produisent rien : on le
leur reproche.
Viendra à jour où on reprochera aussi
aux retraités de ne rien produire en échange de leur pension.
Je crois même que certains commencent à
y songer…
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(1) « En 1782, Haydn projette de se
rendre à Londres, sa venue est annoncée dans les journaux anglais, mais en
1783, seule la musique est au rendez-vous, Nicolas-le-magnifique [Esterhazy]
n'autorise pas Haydn à quitter son poste pour quelques mois. » Lire la
biographie de Haydn ici.
1 comment:
beau payé mon très cher jean pierre, d'ailleurs nos grande nombre d'heures à faire des essais , et toutes les échanges marketing pas payé et à la retraite on est très surpris. Il faut être fou pour faire ce métier, bref oui très bien les références à Hayden qui ne peut partir à Londres. Oui, nous y perdons à le faire , notre liberté , notre famille, ect et une souplesse de vivre.
ce qui est drôle au moment où j'arrive à la retraite le point des artistes de 1, 45 est passé à 1,23, çà fait une petit déflagration et ce n'est qu'un début
vous avez raison
je vous embrasse et bonne semaine
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