Saturday, June 07, 2014

Citation du 8 juin 2014



Le besoin et l'ennui sont les deux pôles de la vie humaine.
Schopenhauer  In Parerga et paralipomena. (Citation complète en Annexe)
L'animal, dès que les choses voisines le laissent en paix, se couche et dort ; l'homme pense…
Alors que l’animal poursuit sans arrêt la recherche de sa pitance et s’endort dès qu’il est repu, l’homme qui vient de combler ses besoins ou bien se met à penser (Alain), ou bien il s’ennuie (Schopenhauer).
Êtes-vous comme Alain un optimiste intellectualiste, ou bien comme Schopenhauer un pessimiste radical ?
On a l’habitude d’illustrer cette question par l’image du verre : que voyez-vous ? Un verre à moitié vide ? Un verre à  moitié plein ?
L’inconvénient de ce genre de question c’est qu’aucune discussion ne peut en naitre. Chacun voit le verre à sa façon et basta !
Par contre, plus pertinente est la question : que faites-vous quand vous avez bien satisfait vos besoins ? Allez-vous faire la sieste ? Vous mettez-vous à votre bureau pour écrire ou pour lire ou devant votre chevalet pour peindre/dessiner – etc. ?
Une autre possibilité, selon Schopenhauer : rechercher de nouveaux besoins à combler pour échapper à l’ennui de la satiété.
Seulement, Schopenhauer considère que ce sont là de misérables scélérats (voir texte en annexe). Preuve s’il en fallait encore de son pessimisme. En réalité, ce sont des honnêtes citoyens qui s’affairent à faire marcher la société de consommation.
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Annexe.
« Ainsi nous voyons quantité de misérables scélérats toujours concernés par le remplissage de leur bourse, mais jamais de leur tête, pour lesquels leur richesse même devient une punition, les livrant aux mains d'un ennui torturant. Pour y échapper, ils s'agitent en tous sens, et voyagent ici, là, et partout. Pas plus tôt arrivés quelque part, ils s'enquièrent tout de suite avec inquiétude des amusements et des clubs, comme un pauvre s'enquiert des possibilités d'assistance ; — car bien entendu, le besoin et l'ennui sont les deux pôles de la vie humaine. » Schopenhauer - Parerga et paralipomena.

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