Si tu veux m’apporter quelque chose quand tu viendras me rendre visite, que ce soit toi.
Elfriede Jelinek - Avidité (Roman de divertissement)
Mon bel amour,
ta visite l’autre jour m’a bouleversée, tellement que je n’ose plus te revoir sans t’avoir d’abord dit, par ce billet, mes sentiments pour toi. Tu vois, je ne parviens même pas te téléphoner, tellement j’ai peur que l’émotion me paralyse.
Quant tu es venu avec ta boite de chocolats, j’ai compris que ta timidité t’interdirait de me déclarer ton amour, et c’est cela qui m’a tant remuée. Tu étais comme un enfant, si fragile et en même temps si fort, avec tous tes muscles bandés comme une armure autour de toi ! J’ai compris qu’il fallait que je prenne l’initiative pour t’aider à dire enfin ce que tu ressentais pour moi.
J’avoue que j’ai eu quelques instants de doute quand je t’ai basculé sur la BZ : tu as résisté alors que tu étais tout entier dans le parfum de mon corps qui t’étreignait, dans la chaleur de ma poitrine où j’avais enfoui ton visage. Mais très vite tu m’as cédé, tu m’as offert ce que j’attendais de toi : tu m’as remplie de ta virilité et tu m’as inondée de bonheur.
Mais, mon chéri, il ne fallait pas t’excuser, comme si tu avais commis une faute ! Tu m’as dit que tu ne recommencerais plus et qu’il ne fallait plus que tu montes dans ma chambre. Mon chéri, ce n’est pas parce que tu es un camarade de mon fils qu’il faut être intimidé à ce point.
Alors, écoute moi bien, petit homme, c’est toi que je veux, et il n’est pas question que tu hésites à venir chez moi. Je t’attends demain à cinq heures ; tu viendras n’est-ce pas ? Et puis, plus de boite de chocolats s’il te plaît !
Si tu veux m’apporter quelque chose quand tu viendras me rendre visite, que ce soit toi.
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