Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller.
Jack Kerouac – Sur la route
Kerouac, c’est sûr : il ne perdait pas son temps à bailler. Mais est-ce une raison pour faire comme lui ? (D’autant que, pour faire passer le temps, il avait des procédés un peu toxiques…)
L’action qui déborde de l’instant, la frénésie des plaisirs, le désespoir qui donne toute sa force à l’espoir de salut, est-ce ça le bonheur ? Est-ce ça qui doit nous donner envie de vivre ?
Ceux qui lisent ce blog connaissent ma prédilection pour la nonchalance épicurienne (pour les autres, voir ici). L’ennui n’existe que pour les pauvres esprits, incapables de meubler leur existence avec la jouissance du pur sentiment d’être, effrayés qu’ils sont de leur néant…
Mais vous, qu’en pensez-vous ?
Supposez que vous soyez le jour de votre naissance, à l’instant qui précède juste l’expulsion hors de la matrice, et vous demandez : qu’est-ce qui m’attends dehors ?
Et une voix, de l’extérieur, vous répond : la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, de jouir de tout dans un seul instant. Et pas un moment pour bailler.
Vous y allez quand même ?
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