Ce qui doit être sera.
Eschyle
Que sera sera / Whatever will be will be / The future's not ours to see / Que sera sera
Paroles : Jay Livingston et Ray Evans (Chanté par Doris Day ici – et pour ceux qui les préfèrent les Pink Martini ici)
Cours de logique – aujourd’hui : le sophisme paresseux.
Enoncé :
Le futur – notre futur – ne nous appartient pas, ne nous en soucions donc pas. Ce qui veut dire qu’on n’a pas à se fatiguer pour le produire, et que si nous n’avons pas à le connaître c’est parce que nous n’avons aucun pouvoir sur lui. A quoi bon se fatiguer ? Que sera sera
C’est exactement ce que Leibniz désignait sous le nom de « sophisme paresseux » (définition ici, texte de Leibniz ici - il s'agit de la réponse au 2ème prosyllogisme de la 3ème objection)
Réfutation :
1ère réfutation du sophisme paresseux : par Leibniz – La prédétermination comporte non seulement celle des évènements (yes, my baby, tu seras rich and pretty) mais encore celle des efforts pour les obtenir. Et même le choix que nous en faisons est prédéterminé, ce qui veut dire qu’être libre, c’est vouloir ce qui doit arriver.
2ème réfutation : par Eschyle – Le héros tragique, justement celui à qui Eschyle annonce que ce qui doit être sera, est en lutte contre le destin. C’est bien parce qu’il n’admet pas ce qui doit arriver et qu’il sait que sa lutte est vaine qu’il est héroïque. Dans la tragédie grecque, le rôle du chœur est justement d’annoncer à tous que le destin est une force qui nous domine, quoique nous fassions.
Par contre, un personnage comme Œdipe qui ne connaît pas quel est son destin, l’accomplit en toute naïveté (ce qui ne veut pas dire en toute innocence). Mais c’est que la tragédie a alors pour fonction de montrer la force du destin et non la folie des hommes.
Allez, c’est l’heure d’aller au boulot, et arrête de te demander pourquoi…
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