J'ai rêvé d'un monde de soleil dans la fraternité de mes frères aux yeux bleus.
Léopold Sédar Senghor
Un débat un peu malsain se développe en ce moment sur les classifications ethniques (1), et je laisserai le débat de côté pour m’en tenir aux notions qu’il mobilise.
On sait que l’ethnie est parfois un « cache-sexe » utilisé pour contourner le terme de race (2).
On rencontre pourtant des gens qui affirment que les races existent et qu »e seuls les hypocrites peuvent le nier.
Là encore je demanderai de pouvoir laisser de côté l’information sur la diversité génétique entre les populations et le rôle des allèles dans leur diversité.
Je m’en tiendrai à cette simple remarque : pour un africain noir, la race blanche est caractérisée par la couleur des yeux. Les français du Sénégal ou d’ailleurs en Afrique sont désignés par le terme « yeux bleus » et non pas la couleur de leur peau.
Que tous les blancs n’aient pas les yeux bleus ne paraît pas devoir les troubler, pas plus que nous ne le sommes par la diversité de couleur de la peau des africains.
Ce que nous voyons, c’est qu’à chaque fois qu’il y a discrimination raciale, il y a usage d’un critère totalement étranger aux raisons alléguées pour discriminer.
Sans discrimination aurions-nous la fraternité ? Je ne sais pas, mais au moins l’une de ses condition serait réalisée. Parce que, ce qui lui fait obstacle, c’est cette prétention à se reconnaître soi-même dans le prochain. Que l’autre, pour être mon prochain me soit semblable, et voilà la machin à exclure mise en route.
Tous les hommes sont frères, mais pas frères jumeaux.
(1) Un "fichier ethnique" serait en effet réalisé par la mise en place des statistiques de la diversité proposée par le commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances Yazid Sabeg.
(2) Bien sûr l’ethnie comporte une dimension culturelle que n’a pas la race. Mais justement c’est cette dimension qui est laissée de côté.
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