Il ne faut pas être plus catholique que le pape.
Proverbe québécois
Je ne sais pas ce que les québécois appellent « être catholique ». Mais en ce moment on voit bien que beaucoup de catholiques estiment que, compte tenu de ses déclarations récentes, ils ont le droit de le juger, voire même de se prononcer sur sa légitimité.
Peut-on être plus catholique que le pape ? D’où lui vient sa légitimité ? S’agit-il de circonstances historiques transitoires (comme le dogme de son infaillibilité), ou bien s’agit-il de doctrine sans la quelle la religion catholique elle-même ne serait pas possible ?
Demandons-le aux évêques – mais j’ai remarqué qu’il leur était difficile de répondre directement et clairement à certaines questions. Effet de l’enseignement des Jésuites ?
Avec mes modestes moyens, je me contenterai de faire un rapprochement avec le Dalaï-Lama.
Pour le grand lama, la réincarnation assure la continuité de la légitimité : chaque Dalaï-lama étant la réincarnation de précédent, c’est toujours le même qui règne. Si le premier était légitime, tous ses successeurs le sont.
Le pape, quant à lui, est élu par les cardinaux. Pour assurer sa légitimité, il faut faire appel à la foi dans l’intervention divine : durant le conclave, c’est Dieu lui-même qui vient éclairer les cardinaux en leur indiquant le bon choix.
Mais si les tractations politiques dans le conclave l’emportent sur la prière, alors on peut se demander si le pape choisi est bien celui que Dieu aurait voulu désigner.
Je me rappelle d’un pape qui s’appelait Jean-Paul 1er et qui mourut d’une crise cardiaque au bout de 3 semaines de pontificat : certains – des mécréants, bien sûr – on ricané en disant que l’Esprit Saint avait voulu corriger une erreur du Conclave.
Et là-dessus on a élu Jean-Paul II.
Bref, attendons pour voir combien durera le Pape actuel : cela nous renseignera peut-être sur sa légitimité.
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