Pourquoi ma connaissance est-elle bornée ? ma taille ? ma durée à cent ans plutôt qu'à mille ? Quelle raison a eue la nature de me la donner telle, et de choisir ce nombre plutôt qu'un autre, dans l'infinité desquels il n'y a pas plus de raison de choisir l'un que l'autre, rien ne tentant plus que l'autre ?
Blaise Pascal – Pensée
Quoiqu’on fasse, on veut toujours que tout ait du sens.
Que la taille soit la conséquence de la génétique (les parents, les grands parents, voire les oncle et les tantes sont évoqués alors) ; idem pour les résultats scolaires d’un enfant (son père est un parfait abruti, pas étonnant…). Les pathologies, l’espérance de vie, tout est hérité.
Nous vivons à l’époque de l’héritage biologique universel.
Avant, c’était la société, avant encore la nature et avant avant, c’était Dieu.
- Et si le scepticisme évoqué par Pascal était la bonne solution : nous ne savons pas répondre à la question pourquoi ceci plutôt que cela ? parce qu’il n’y a pas de pourquoi. Parce que tout ça n’existe que pour des raisons qui n’ont aucun rapport avec nous, je veux dire avec notre personne, avec notre univers humain.
Pourquoi êtes vous encore en vie ? Si ça se trouve au cas où vous seriez né il y a deux siècles, vous seriez mort de scarlatine à 4 ans ou d’une crise d’appendicite à 18 ans, ou de n’importe quelle autre maladie – la tuberculose, par exemple.
Et même aujourd’hui : pourquoi vivez-vous dans un pays où vous êtes à l’abri de la faim ? Pourquoi avez-vous eu accès à l’école et appris à lire et à compter ? Ou au contraire, pourquoi y a-t-il des pays où ce n’est pas possible ?
Dieu l’a voulu ainsi… Oui, mais quel Dieu ?
Je me sens d’humeur à délivrer le message du philosophe aujourd’hui : nous sommes à nous-mêmes le seul Dieu qui puisse donner du sens à notre vie, à condition de laisser au hasard et non à l’absurde tout ce qui nous échappe.
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