E. Kant – Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique. 6ème proposition
Nous sommes à la fin du 18ème siècle. Cette remarque désabusée, Kant la fait en songeant aux qualités qu’un chef d’Etat doit posséder pour exercer sa mission correctement : il ne doit pas avoir les défauts dont il doit protéger ceux qui l’ont choisi pour gouverner.
Faut-il y songer aujourd’hui encore avant de choisir nos élus ?
Il y a des degrés dans le pessimisme politique.
- Le premier degré est un simple scepticisme : du genre tous des incapables.
- Le second degré est anarchisant : tous des despotes à abuser de leur pouvoir.
- Le troisième degré est un raffinement par rapport à celui-ci, et c’est ce que Kant nous suggère.
Nous devrions nous demander non pas si nous avons confiance en ceux qui prétendent nous gouverner pour réaliser les promesses qu’ils nous ont faites, mais seulement pour nous demander s’ils ne vont pas commettre eux-mêmes les méfaits qu’ils sont censés pourchasser.
Comme emprisonner arbitrairement, voler dans la caisse, exproprier injustement, favoriser indûment leur famille ou leurs proches, etc.
Car si la nature humaine est incapable de produire ces êtres intègres qu’il faudrait pourtant avoir pour réaliser un gouvernement digne de ce nom, alors il n’y aura jamais de différence notable entre le voleur et le juge. Entre l’escroc et le percepteur. Entre le pécheur et le prêtre.
Bon... Reste que Kant voit dans les progrès inéluctables de l’espèce humaine ou de la civilisation, les conditions nécessaires pour redresser ce bois humain. Et il pense que ces progrès sont à son époque entrain de s’accomplir.
C’est ça l’optimisme.
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