Nous croyons souvent n'en vouloir qu'aux hommes, et nous en voulons aux places : jamais ceux qui les ont occupées n'ont été au gré du monde ; et on ne leur a rendu justice, que quand ils ont cessé d'y être.
Madame de Lambert – Avis d'une mère à son fils (1)
… on ne leur a rendu justice, que quand ils ont cessé d'y être.
Rendez-vous compte : cette sentence – dont on ressent toute la vérité quand on pense à Jacques Chirac, considéré comme abuseur de fonds publics du temps où il était Président et devenu depuis le grand-père bien-aimé des français – pourrait être vraie à propos de Notre-Président ?
Quand on se moque de lui, de sa petite taille, de son gout pour le luxe ostentatoire, quand on le conspue à cause de ses amitiés pour des gens friqués, etc… eh bien, ce n’est pas l’homme en tant que tel qu’on critique, mais c’est l’homme à la place qu’il occupe.
- Rendons à Nicolas Sarkozy la place qu’il mérite dans le cœur des français : ne le réélisons pas en 2012.
Bon – C’est vrai, mais je vous sens un peu déçu : vous attendiez mieux de La citation du jour qu’un billet de chroniqueur humoriste.
Je vais essayer de répondre à votre attente.
Ce que madame Lambert observe, c’est que, quand on croit juger les hommes qui ont le pouvoir tels qu’ils sont, en réalité on les juge non pas en eux-mêmes mais tels qu’ils sont dans leur fonction.
La personne publique déborde sur la personne privée, elle la contamine, et nous croyons que ce que le Président fait en tant que président nous donne une idée de sa nature véritable. Ce qui n’est qu’une illusion puisqu’on ne leur a rendu justice, que quand ils ont cessé d'y être [par ex. président].
Ce faisant, on se dévoile un petit peu : car n’est-ce pas notre envie du pouvoir qu’on révèle ? Si tous ceux qui l’occupent sont critiquables, cela ne signifie-t-il pas que nous aimerions bien y être à leur place ?
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(1) Sur Madame Lambert et son salon, voir ici.
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