La fortune se lasse de porter toujours un même homme sur son dos.
Baltasar Gracián L'Homme de cour (1647)
Baltasar Gracián – L’homme qu’il faut relire aujourd’hui.
Ben Ali… Moubarak… DSK… Georges Tron…Ali Abdallah Saleh…
Excusez le rapprochement de tous ces noms, il n’est là que pour illustrer la citation de Baltasar Gracián en nous rappelant les chutes violentes de tous ces hommes que leur pouvoir avait hissés au sommet – bien au-dessus des autres.
Le moyen âge nous le disait constamment : rappelez-vous que la fortune fait tourner la roue : le même mouvement qui va vous hisser au sommet vous précipitera bientôt sous terre. C’est ce que rappelle notre illustration (1) : les puissants doivent rester humbles, car il ne dépend pas d’eux de conserver leur pouvoir.
Conseil de sagesse et de modestie... Mais aussi pour certains incitation à la démesure : car tant qu’à faire que ça ne dure pas, profitons-en, aussi fort que l’on pourra et en aussi peu de temps que possible. Carpe diem, comme disait Horace.
Reste tout de même une lueur d’espoir dans cette triste prophétie : l’espoir que le petit bonhomme qui est arrivé en bas et qui tombe la tête la première puisse s’accrocher à la roue et repartir pour un tour. Pour nos politiciens, c’est une métaphore de la démocratie : le peuple qui t’a élu peut s’il le veut te réélire.
… A condition que tu sois bien gentil et que de temps en temps tu fasses ce qu’on attend de toi.
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(1) Les amateurs de jeu télévisés noteront que les réalisateurs de « La roue de la fortune » ont détourné l’usage en remplaçant cette roue par celle d’une loterie.
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