Quand j'aurai cent dix ans, je tracerai une ligne et ce sera la vie.
Hokusai
Hokusai et nous (suite)…
Je tracerai une ligne et ce sera la vie.
C’est sans doute le rêve de tout dessinateur : capter la vie, la faire palpiter dans son dessin.
Mais aussi – autre rêve – de savoir épurer celui-ci éliminer tout ce qui est accessoire – savoir donc à la limite tracer la ligne, la seule et unique ligne qui la reproduira (un peu comme le physicien que cherche l’équation que gouvernera l’univers entier).
Hokusai a-t-il atteint cet idéal ? Peut-être pas, mais il a su s’en approcher même si nous n’avons pas su le remarquer.
On voit combien les mouvements de la mer au loin, sont stylisés, réduits à de simples traits. Et comme la neige à son sommet, ainsi que les arbres à son pied ne sont là aussi que des traits ou des hachures. Voilà à quoi tend Hokusai : faire naitre la vie et non l’enfermer dans son dessin.
On voit aussi combien nous nous trompons sur son art quand nous croyons que « la vague » avec ses complications de griffes qui sortent de l’écume exprime tout son talent. Non qu’elle soit médiocre. Mais simplement parce que nous ne voyons pas qu’elle n’est là pour conduire notre regard vers le Mont Fuji, qui est tout petit en son centre.
Quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt.
(à suivre)
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