[Le fascisme] garde … toutes ses
chances, face à des adversaires qui
s’opposent à lui au nom du progrès, compris comme une norme historique.
Walter
Benjamin, Sur le concept d’histoire (1940)
Des jeunes gens antisémites, ça existe
donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile
poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le
vingtième siècle qui va s'ouvrir !
Emile
Zola – Lettre à la jeunesse (cité le 24/11/2009)
Tant d’horreurs [= de la Grande guerre] n’auraient
pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de
science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de
villes en si peu de temps; mais il a fallu non moins de qualités morales.
Paul
Valéry – La crise de l’esprit (Première lettre) – 1919 (cité le 26/10/2009)
Ils sont de retour ! La bête immonde
renait ! Au secours, l’extrême droite revient !
Réfléchissons un peu SVP.
Comme s’il répondait à l’étonnement de
Zola et aux lamentations de Valéry, Walter Benjamin nous assène à son tour cette
évidence : l’histoire existe, mais ne comptez pas sur le progrès de la
civilisation pour la faire avancer.
C’est en 1940, peu de temps avant de se
suicider que Benjamin écrivit ces lignes ; elles ne sont pourtant pas l’expression
d’un pessimisme dépressif. Il ne s’agit pas non plus d’une rumination morose
sur le thème du Déclin de l’occident, cher à Oswald Spengler. C’est bien au
contraire un appel à la révolution, ou si l’on préfère, à la rupture qui seule peut faire avancer
l’histoire.
Exit
donc l’espérance dans le progrès : celui-ci n’a jamais servi qu’à donner
des armes nouvelles aux puissants pour asservir les faibles. Le maitre de
l’esclave romain est resté loin derrière le patron de l’usine où l’on exploite
une main d’œuvre affamée (in memoriam
Rana Plazza au Bangladesh) ; le marteau qui forge le glaive est risible comparé
l’usine où l’on monte les Rafales. Le raffinement de nos arts n’est certes pas
l’indice d’un déclin (comme le voulait Rousseau) ; mais il ne peut rien
contre la barbarie humaine.
Ne comptez donc pas sur l’histoire pour
empêcher le retour des dictateurs fous, des tyrans sanguinaires, des foules
fanatisées.
Comment en sortir ? Benjamin est
explicite : seule la révolution, entendue comme rupture radicale, comme
renversements des anciens rapports sociaux, comme oubli de l’histoire peut nous
donner l’occasion d’espérer.
Bon : nous voilà prévenus. Mais que
faut-il faire pour révolutionner la France ? Où sont les fusils et les
canons pour tirer sur… sur quoi au fait ? Sur la Bourse ? Inutile de
sortir l’artillerie ! Il suffit de déclarer la France en défaut de
paiement.
Et boum !
2 comments:
je reviens vers vous , votre billet me donne les larmes et la chairs de poules chaque mots résonne commee un coup de canon.et le déclin du mentale de la culture général , de la langue j'ai failli être la carotide coupé dans le bus parce que je parlais un français de riche
malgré ma diplomatie , j'ai évité le bistouri personne n'a bougé sauf qu'en descendant du bus je n'étais pas la seule et des femmes vomissaient sur le trotoir , de l'acte , de mes paroles pour distanciées le pire la panique du bus et la tête base des autruches males comme femmes .
petite musique de vie quotidienne et dangereux car de plus en plus fréquents et cette nouvelle dont votre billet a sortie son jus
ma tendresse très cher ami eveillé , surrtout ne vous endormaez pas nous avons de vous.
désolée de mon absence chez vous , vous le savez , j'oeuvrai pour dame cuisine. encore un bisou de nos intelligence en garde.
à bientôt
Effrayante aventure !
Il faut de la lucidité pour ne pas en basculer dans des réactions hyper-sécuritaires...
En tout cas, oui : soyons plutôt hyper-vigilants.
Je vous embrasse, chère Frankie.
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