Monday, May 26, 2014

Citation du 27 mai 2014



[Le fascisme] garde … toutes ses chances, face à  des adversaires qui s’opposent à lui au nom du progrès, compris comme une norme historique.
Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire (1940)
Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le vingtième siècle qui va s'ouvrir !
Emile Zola – Lettre à la jeunesse (cité le 24/11/2009)
Tant d’horreurs [= de la Grande guerre] n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps; mais il a fallu non moins de qualités morales.
Paul Valéry – La crise de l’esprit (Première lettre) – 1919 (cité le 26/10/2009)

Ils sont de retour ! La bête immonde renait ! Au secours, l’extrême droite revient !
Réfléchissons un peu SVP.

Comme s’il répondait à l’étonnement de Zola et aux lamentations de Valéry, Walter Benjamin nous assène à son tour cette évidence : l’histoire existe, mais ne comptez pas sur le progrès de la civilisation pour la faire avancer.
C’est en 1940, peu de temps avant de se suicider que Benjamin écrivit ces lignes ; elles ne sont pourtant pas l’expression d’un pessimisme dépressif. Il ne s’agit pas non plus d’une rumination morose sur le thème du Déclin de l’occident, cher à Oswald Spengler. C’est bien au contraire un appel à la révolution, ou si l’on préfère, à la rupture qui seule peut faire avancer l’histoire.
Exit donc l’espérance dans le progrès : celui-ci n’a jamais servi qu’à donner des armes nouvelles aux puissants pour asservir les faibles. Le maitre de l’esclave romain est resté loin derrière le patron de l’usine où l’on exploite une main d’œuvre affamée (in memoriam Rana Plazza au Bangladesh) ; le marteau qui forge le glaive est risible comparé l’usine où l’on monte les Rafales. Le raffinement de nos arts n’est certes pas l’indice d’un déclin (comme le voulait Rousseau) ; mais il ne peut rien contre la barbarie humaine.
Ne comptez donc pas sur l’histoire pour empêcher le retour des dictateurs fous, des tyrans sanguinaires, des foules fanatisées.
Comment en sortir ? Benjamin est explicite : seule la révolution, entendue comme rupture radicale, comme renversements des anciens rapports sociaux, comme oubli de l’histoire peut nous donner l’occasion d’espérer.
Bon : nous voilà prévenus. Mais que faut-il faire pour révolutionner la France ? Où sont les fusils et les canons pour tirer sur… sur quoi au fait ? Sur la Bourse ? Inutile de sortir l’artillerie ! Il suffit de déclarer la France en défaut de paiement.
Et boum !

2 comments:

FRANKIE PAIN said...

je reviens vers vous , votre billet me donne les larmes et la chairs de poules chaque mots résonne commee un coup de canon.et le déclin du mentale de la culture général , de la langue j'ai failli être la carotide coupé dans le bus parce que je parlais un français de riche
malgré ma diplomatie , j'ai évité le bistouri personne n'a bougé sauf qu'en descendant du bus je n'étais pas la seule et des femmes vomissaient sur le trotoir , de l'acte , de mes paroles pour distanciées le pire la panique du bus et la tête base des autruches males comme femmes .
petite musique de vie quotidienne et dangereux car de plus en plus fréquents et cette nouvelle dont votre billet a sortie son jus
ma tendresse très cher ami eveillé , surrtout ne vous endormaez pas nous avons de vous.
désolée de mon absence chez vous , vous le savez , j'oeuvrai pour dame cuisine. encore un bisou de nos intelligence en garde.
à bientôt

Jean-Pierre Hamel said...

Effrayante aventure !
Il faut de la lucidité pour ne pas en basculer dans des réactions hyper-sécuritaires...
En tout cas, oui : soyons plutôt hyper-vigilants.
Je vous embrasse, chère Frankie.