"La dépression, c'est le novembre de l'âme, le décembre du désir."
Philippe Labro
Une bonne citation, c’est (toute proportion gardée) comme un poème : on sent qu’elle dit quelque chose avant de savoir quoi.
Que l’âme fragilisée par la dépression décline peu à peu comme les jours en novembre, c’est relativement évident, à la limite du prosaïque. Par contre, qu’elle soit « le décembre du désir » ça semble paradoxal, pour exprimer cette sensation qu’on suppose être celle de l’impuissance. Le merveilleux de la nuit de noël, l’excitation des cadeaux, du réveillon avec la famille, les amis, n’est-ce pas le summum de la fête, l’exact contraire de la dépression. Le « décembre du désir », après le « novembre de l’âme » : ne s’agirait-il donc que de forcer le parallèle avec les mois du calendrier ?
Peut-être. Mais qui n’a pas ressenti comme une tristesse à l’approche des fêtes de fin d’année : il n’y a pas de fête sans lendemain de fête, et son paroxysme s’accompagne aussi du sentiment, confus mais déterminant, qu’un cran de plus est impossible, qu’il ne sera rien d’autre que cet effondrement des forces exténuées par la débauche des plaisirs. Si la dépression c’est le sentiment de l’impuissance, alors cette image en donne une idée sans doute ressemblante.
Ça ne vous suffit pas ? Alors, disons que la dépression, c’est comme la petite mort. Les messieurs apprécieront.
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