« Il vaut mieux être un être humain insatisfait qu'un pourceau satisfait, Socrate insatisfait qu'un imbécile satisfait »
John Stuart Mill (1806-1873), L'utilitarisme
Le bonheur, à supposer qu’il soit en cause, n’est pas le signe de la perfection de l’existence.
Déjà Platon dans la République ironisait sur la Cité des Pourceaux considérée comme la preuve de l’inanité de la recherche effrénée du plaisir.
Etes vous un pourceau satisfait ? Avez-vous, dans votre ration quotidienne de consommation, de quoi satisfaire un pourceau ? Mettez donc mettre votre TF1 dans une auge, votre pack de Kro dans l’abreuvoir, votre petite amie dans la souille. Là, ça commence à y ressembler.
Dégoûtant. Jetez-moi tout ça. Vous voilà donc devenu un « Socrate insatisfait » ? Non. Vous êtes un pourceau insatisfait, et voilà tout.
Que faut-il pour être un Socrate insatisfait ? Ce qui manque à Socrate ne manquerait pas au pourceau, de même que, on l’a vu, ce qui manque au pourceau ne manquerait pas à Socrate. Pour savoir ce qui manque à Socrate, il faut le devenir ; et pour le devenir il faut cesser d’être ce fameux cochon que vous êtes encore aujourd’hui.
Vous allez donc avancer sur le chemin de la vertu ; vous allez avoir avec vos voisins un « comportement-citoyen », vous ne dépasserez plus le 50 à l’heure en agglomération et le 0,5 d’alcool. Vous allez écouter uniquement France-Culture, et vous énerver aux éditos de Finkielkraut. Vous voilà donc Socrate ? Pas du tout : il vous manque l’insatisfaction. Ce que recherche obstinément Socrate, c’est la vérité et le sens, mais pas dans sa propre opinion : dans celle des autres. Nous y voilà : Socrate satisfait, c’est Socrate qui arrive à faire que les autres comprennent eux-mêmes ce qu’ils pensent.
C’est pour cela qu’il est toujours insatisfait.
1 comment:
Tout ça est bel et bon, excepté le fait que Finkielkraut me semble faire partie des Socrate insatisfaits...
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