« Ils n'en mouraient pas tous,
Mais tous étaient frappés... »
La Fontaine - Les Animaux malades de la Peste
On sait que la peste désignait au XVIIème siècle n’importe quelle maladie bien contagieuse et bien mortelle. D’où un certain paradoxe de voir les animaux de la fable survivre à leur maladie. Etonnant mais rien de plus. En fait ils ne survivent que le temps de chercher le quel d’entre eux est coupable de ce fléau (voir citation du 6-2).
S’il fallait réécrire cette fable aujourd’hui on parlerait plutôt de « porteur sain », c’est-à-dire quelqu’un, qui est atteint d’une maladie contagieuse (peste), qui le sait ou qui ne le sait pas et qui peut la diffuser sans qu’on soit conscient du danger qu’il représente. Dans l’imaginaire contemporain, la peste moderne c’est le Sida
La Fontaine imagine la peste comme fléau envoyé par Dieu pour punir les hommes de leur forfait. Les chrétiens intégristes ont commencé par dire que le Sida était destiné à châtier les homosexuels et les drogués. Mais s’ils peuvent contaminer, ils peuvent infecter n’importe quel bon chrétien. D’où, deuxième idée, dépister les « sidaïques » pour les enfermer dans des « sidatoriums », afin qu’ils ne nuisent plus (ou leur faire porter une insigne mais le rappel des étoiles jaunes était déplaisant). Ça c’est la version plus « politique ».
On dira que cela, c’était dans les années 80, que maintenant on a une vision moins manichéenne de la maladie, qu’elle est devenue justement une maladie et pas un fléau de Dieu.
Que dit le Pape ? Que celui qui écoute les prescriptions de l’Eglise ne craint rien du Sida, que la morale protège des rapports à risque bien mieux que les préservatifs. Ainsi soit-il.
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